Si on vous demande : «
Qu’est-ce que le libre arbitre ? ». Vous répondrez sans doute avec une phrase qui ressemblera à : «
avoir la liberté de choisir en toute conscience et sans contrainte ». Pourtant le concept du libre arbitre est beaucoup plus complexe que cette définition spontanée. Il alimente la pensée philosophique et théologique chrétienne avec des discussions et des débats fertiles sur son cadre et sa signification depuis des siècles.
La définition du libre arbitre dans le dictionnaire
Dans la plupart des dictionnaires, le libre arbitre est défini comme la faculté de la volonté à opérer un choix en toute liberté. En clair, cela veut dire que chaque être humain peut déterminer le but de ses actions en parfaite autonomie. Personne ne l’oblige à rien, ni aucune force extérieure, ni aucune entité supérieure. Chacun de ses actes ou de ses pensées est volontaire. Dès lors, est-ce compatible avec le concept de Dieu omniscient de la religion chrétienne ? Dans ces conditions, que signifie le libre arbitre pour un chrétien ?
Le libre arbitre dans la Bible
Dans la Bible, Dieu choisit de ne pas prédéterminer chaque chose. Il a créé l’homme à son image en lui offrant la possibilité de choisir la direction dans laquelle il peut orienter ses actions, contrairement aux animaux, qui agissent principalement par instinct. L’homme peut donc décider de modeler son avenir mais dans le respect de la volonté de Dieu. Le libre arbitre au sens biblique du terme juxtapose alors la liberté de choisir et la responsabilité de choisir de manière juste.
Le libre arbitre selon Saint Augustin
Pour Saint Augustin, l'un des quatre
Pères de l'Église occidentale et l’un des trente-six
docteurs de l’Église, la Grâce divine surpasse le libre arbitre dans le destin de l’homme. Dieu laisse à ce dernier la liberté de faire le bien ou le mal. En commettant le Péché originel, l’homme a choisi le mal. Dieu, omniscient, a toujours su qu’il ferait ce choix. Pourtant il continue de lui laisser une liberté sans entrave et sans influer sur son libre arbitre. Pour Saint Augustin, donc, le libre arbitre demande le secours de la Grâce, puisque l’homme a la faculté de choisir le bien, mais, dès lors qu’il s’est séparé de Dieu, il a perdu la capacité de le mettre en pratique.