Quel lien y-a-t-il entre la danse et les divinités hindoues ? Quelle est la place de la danse dans la religion hindoue ?
Du IVe siècle au XIIe siècle se développe en Inde une religion plus populaire fondée sur les Purânas (textes sacrés hindous issus de la mythologie indienne) et centrée sur la Trimûrti : en trois formes (mûrti peut-être une icône, une vision cultuelle indiquée par le Darshan) : - Brahmâ : le dieu créateur de l’univers - Vishnou : le dieu préservateur et protecteur - Shiva : le dieu destructeur/créateur Cela désigne plus qu’une simple triade de dieux, et n’est pas sans analogie avec la notion chrétienne de la Sainte Trinité (le Père, le Fis et le Saint Esprit). C’est un autre point que l’on pourrait traiter et développer plus tard. Le dieu hindou Shiva est connu sous de nombreuses formes : ascétique, yogi, mendiant, … et sous de nombreux noms (d’après les textes, on dénombre près de 1008 noms) : Mahadev, Shambu, Rudra, Nataraja,... Dans le sud de l’Inde, à Chidambaran notamment, les shivaïtes vouent un culte sans faille, depuis un millénaire, à Shiva Nataraja, l’une de ses formes divines où il s’incarne en danseur cosmique sans pareil. Sa danse, nommée Tândava rythme l’univers tout entier, en alternant les phases de Création et de Destruction incluant Naissances, Morts et Renaissances. Voilà pourquoi il est le Seigneur de la Danse cosmique, d’ailleurs, en sanskrit « nata » signifie danse et « raja » signifie roi. Lorsque Shiva s’arrête de danser, l’univers disparaît pour réapparaître uniquement quand il reprend sa cadence, c’est un cycle éternel. La danse de Shiva représente 5 phases d’activité : - Shrishti : la création de l’univers - Sthiti : la préservation de l’espace - Samhara : la Destruction/Dissolution - Tirobhava : l’illusion - Anugraha : l’émancipation Revoir L'émissionPour voir cette vidéo pour devez activer Javascript et éventuellement utiliser un navigateur web qui supporte la balise video HTML5
Shiva Nataraja, tout un symbole.
Voici, de manière poétique, l’histoire de Shiva Nataraja, il en existe plusieurs versions : Un jour Shiva, en posture du lotus, apparait sur Terre au beau milieu de la forêt de Dâru où des rishis (au temps védique, ils sont des ermites-ascètes ou encore des sages) prient les dieux avec leurs épouses et des fidèles. Les femmes, troublées par son apparition, quittent promptement les ermites pour l’éclat extraordinaire qu’émane Shiva. Jaloux de son charisme et de sa beauté, les sages font surgir du feu sacrificiel un tigre qui l’attaque de ce pas mais Shiva le tue immédiatement, le dépèce puis se revêt de sa peau. Les sages, mécontents, envoient un cerf pour qu’il puisse l’écraser, mais Shiva l’intercepte par l’une de ses quatre mains pour l’empoigner à jamais. Les renonçants, insultés, lui lancent des serpents venimeux mais, encore une fois, aussitôt, Shiva s’en empare pour se faire des colliers. Désespérés, les ermites, de leurs pouvoirs magiques, créent Mûlayaka, un nain maléfique pour achever Shiva qui heureusement l’écrase de son pied et se met à danser avec frénésie tantôt sur son ventre, tantôt sur son dos le tândava (sa danse de la félicité qui crée et recrée l'univers à l'infini).