Alors que chacun apprend à vivre avec la pandémie de Covid-19 dont le rebond se précise, de nombreux évêques, relayés par le Vatican, appellent les fidèles à retourner à l’église afin d’assister physiquement à la messe dominicale.
A cause de la pandémie de coronavirus qui a entraîné la fermeture des églises pendant plus de trois mois au printemps dernier, de nombreux diocèses ont pris l'initiative de diffuser des messes virtuelles. Des célébrations sans fidèles, animées par des équipes restreintes au minimum, ont été retransmises à la télévision, sur le web et sur les réseaux sociaux.
Pendant le confinement, Dieu m’est témoin a d’ailleurs retransmis chaque semaine des messes célébrées en Outre-Mer en direct sur sa
page Facebook.
Le Jour du Seigneur s'est également adapté en ne retransmettant plus la messe dominicale depuis une église mais depuis un studio, dans lequel officiaient seulement quatre prêtres, deux journalistes de l'émission et deux lectrices.
Les fidèles ont-ils peur ?
En métropole comme en Outre-mer, les églises ont progressivement rouvert leurs portes depuis la mi-juin mais force est de constater que certains fidèles, par peur du virus ou par simplement parce qu’ils n’en ont plus l’habitude, ne sont plus retournés à la messe dominicale.
Dès le 15 août, Mgr Patrick Chauvet, recteur de Notre-Dame de Paris,
s’alarmait dans les médias du fait que 30% des fidèles n’étaient pas revenus à la messe. « J’invite ceux qui hésitent encore, tout en respectant les barrières sanitaires, à participer à la messe dans leur paroisse », a quant à lui écrit Mgr Michel Santier, évêque de Créteil (Val-de-Marne), dans
sa lettre pastorale de rentrée. « Dans notre département où les croyants des autres religions vont dans leur lieu de culte, si les catholiques prennent leurs distances avec la pratique dominicale, nous assisterons à un effacement de notre Église dans la société. »
Le Vatican monte au créneau
Le Vatican qui a lui aussi
pris le pas des cérémonies virtuelles, en retransmettant notamment toutes les messes de la Semaine sainte et de Pâques sur le web et les réseaux sociaux, a sonné le glas de ce phénomène cette semaine.
Il est urgent de revenir à la normalité de la vie chrétienne avec la présence physique à la messe, a rappelé depuis Rome
le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, dans une Lettre sur la célébration de la liturgie pendant et après la pandémie de Covid-19, intitulée
“Revenons avec joie à l'Eucharistie !”
Le texte, adressé aux présidents des conférences épiscopales de l'Église catholique, a été signé le 15 août dernier et approuvé par le Pape François le 3 septembre.
La maison du Seigneur suppose la présence de la famille des enfants de Dieu
«La pandémie due au nouveau coronavirus, a écrit le cardinal Sarah
, a provoqué des bouleversements non seulement dans les dynamiques sociales, familiales mais aussi dans la vie de la communauté chrétienne, y compris dans la dimension liturgique». Le prélat rappelle que
«la dimension communautaire a une signification théologique : Dieu est la relation des Personnes dans la Très Sainte Trinité» et
«il se met en relation avec l'homme et la femme et les appelle à son tour à une relation avec Lui». C'est pourquoi
«la maison du Seigneur suppose la présence de la famille des enfants de Dieu».
«Cependant, dès que les circonstances le permettent, il est nécessaire et urgent de revenir à la normalité de la vie chrétienne, qui a le bâtiment de l'église pour foyer et la célébration de la liturgie, en particulier l'Eucharistie, comme sommet. Conscients du fait que Dieu n'abandonne jamais l'humanité qu'il a créée, et que même les épreuves les plus dures peuvent porter des fruits de grâce, nous avons accepté l’éloignement de l'autel du Seigneur comme un temps de jeûne eucharistique, utile pour nous en faire redécouvrir l’importance vitale, la beauté et la préciosité incommensurable", a tenu à rappeler le préfet de la Congrégation pour le Culte divin.
Un contact physique vital avec le Seigneur
Comme l'a précisé ensuite le cardinal Sarah,
«bien que les médias rendent un service apprécié aux malades et à ceux qui ne peuvent pas aller à l'église, et ont fourni un grand service dans la transmission de la Sainte Messe au moment où il n'y avait aucune possibilité de célébrer d’une manière communautaire, aucune transmission équivaut à une participation personnelle ou peut la remplacer. En effet, ces transmissions, à elles seules, risquent de nous éloigner d'une rencontre personnelle et intime avec le Dieu incarné qui s'est donné à nous non pas de manière virtuelle, mais réellement. Ce contact physique avec le Seigneur est vital, indispensable, irremplaçable. Une fois que les mesures concrètement réalisables ont été identifiées et adoptées pour minimiser la contagion du virus, il faut que tous reprennent leur place dans l'assemblée des frères», en encourageant ceux qui sont
«découragés, effrayés, et depuis trop longtemps absents ou distraits».